Retour du Barcamp "Travailleurs Du Web"
📅 Published: • Thomas Queste
Samedi a eu lieu le premier Barcamp TDW destinés aux personnes travaillant dans le Web ou s’y intéressant : designers, développeurs, webmasters, curieux et même un mec qui fait du Java (vous avez deviné qui).
Le but du Barcamp était de faire rencontrer les acteurs du Web afin d’échanger des points de vue et des idées, ainsi que de passer un moment convivial. Mission réussie.
Les sessions étaient nombreuses et j’ai assisté à :
- Web Mobile
- Freelance
- SCOP
- Vie/Travail
Web Mobile
Le Web sur mobile est avant tout un moyen d’attirer le client, en assurant une continuité totale. L’équivalent du “partout, toujours”.
Rémi d’Hekletic déclare que 60% du Web mobile se fait par un IPhone. Le reste étant divisé en Symbian, Windows Mobile, Black Berry et Androïd.
J’ai tenu mon rôle en expliquant que Java était donc disponible (presque) partout.
Oui, l’Iphone se porte bien avec ses 1 milliard d’applications téléchargées en deux ans (cf. cette news sur techcrunch).
Les principales contraintes de développement sur mobile sont :
- la taille de l’écran
- la rapidité de réception/envoi des données
- la puissance du processeur
Pour Rémi, la principale limitation est le débit de réception. En effet, il faut éviter de streamer trop de données au risque de gâcher l’expérience utilisateur.
Certaines applications sont designées entièrement au type de téléphone. Facebook est cité et démonstration à l’appui : le Facebook de Symbian et celui de l’Iphone sont bien deux interfaces complètement distinctes. Du point de vue financier, seulement certains éditeurs vont se permettre de développer une interface par téléphone. À quand une homogénéisation ?
À ma question : “le Web Mobile pour quels usages ?”. Je n’ai pas eu de réponse claire : oui pour les mails, la géo-localisation, les news, twitter… Mais est-ce tout ? Pas de réponse franche, mais une chose est sûre : le mobile est une nouvelle console de jeu et sert aussi de gadgets (avec en preuve cette application IPhone qui affiche des chiens en train de lécher l’intérieur de l’écran, si si, j’vous jure, 79 centimes sur l’AppStore). Quasiment tout le monde autour de la table a déjà acheté plusieurs applications sur Iphone.
Le Wap est mort, je suis triste. En plus, j’ai enterré mon minitel la semaine dernière.
Freelance
Les freelances ont, entre autres, certains problèmes comme le manque de crédibilité (statut, ancienneté) et le risque personnel.
Quelqu’un raconte que sa société s’est fait auditer de A à Z par son client, une grande marque de luxe. Le but était de rassurer le client sur sa solidité financière. Cette garantie de “pouvoir être là dans 3 ans” n’étant apparemment pas réaliste pour un freelance. Ce que le client n’a jamais su, c’est que le projet a finalement été développé par des indépendants. Donc la “continuité” n’est de toute façon pas assurée.
Passer freelance est toujours difficile, tout le monde est unanime.
Il peut donc être intéressant de transiter de son activité salariée vers le statut de Freelance en passant par celui d’auto-entrepreneur, afin de pour tâter le terrain, travailler avec des clients et se faire connaître.
Le statut d’auto-entrepreneur permet d’avoir une activité annexe sur laquelle on ne paye des charges que s’il y a chiffre d’affaire. Dans les services, le chiffre d’affaire max est de 32000 euros (au-delà, il faudra changer de statut).
Mais attention, on me souffle à l’oreille que le statut d’auto-entrepreneur engage la responsabilité illimitée de l’entrepreneur. Ouch ! A lire dans Odyssée d’une traducteuse au régime - l’entrepreneuriat, volet 2.
Au niveau de la concrétisation, un freelance jouît d’une plus grande liberté. Tous les freelances à la table organisent leur journée à leur convenance. La liberté est en effet un des attraits du statut. Travailler tôt ou tard, faire sa veille quotidienne, coder, toutes ces tâches s’enchaînent différemment selon les individus.
La crise ! Ah, le gros mot. Au final pas grand monde pour me dire que la crise se fait durement sentir. Grosse surprise, pour Sébastien d’Altrasys, la crise lui a apporté de nouveaux clients. Ceux-ci ne veulent plus payer pour des licences Windows onéreuses, ils veulent de l’OpenSource car c’est gratuit et non parce que c’est mieux.
Au niveau des contrats/paiement, la méthode “forfait puis à l’heure travaillée” semble convenir. Certaines personnes ont eu des problèmes de règlement quand le client fait le difficile pour payer la dernière partie de l’ardoise. Il faut bien s’arranger pour que cette dernière partie soit le “bonus”, le bénéfice. Autrement dit, il ne faut pas compter dessus pour vivre et continuer à exercer son travail.
SCOP
Cette session visait à échanger autour du statut de SCOP (Société Coopérative de Production). C’est, de façon simplifiée, une forme d’entreprise à but social (par exemple, tous les salariés ont droit de vote).
Mes notes ne seront jamais aussi complètes que la documentation de cette forme d’entreprise. Je vous renvoie à :
- Wikipédia pour la définition de SCOP
- Un de mes compte-rendus traite aussi du sujet : Ma petite entreprise ne connaît pas la crise
Cédric, un des fondateurs de la Scop La Green Team, était présent et nous a brièvement parlé de sa société. Comme son nom le dit, sa Scop est axée développement durable dans ses statuts. Ses salariés allouent une partie de leur temps (2 jours par mois) à former leur membre, assister aux formations des membres et participer bénévolement à un projet de développement durable. La Scop apporte également une marque et une vision. Elle se rémunère quand elle apporte une affaire.
Je pense que le statut de Scop est un moyen de faire passer ses idées. L’orientation sociale et l’axe donné, comme dans le cas de La Green Team, sont pour moi un vrai moyen de faire du business en allant plus loin dans ses idées. Faire des affaires en changeant le moyen de le faire.
Vie/Travail
Cette session a fortement dévié de son but initial et on a donc fait pas mal de prospective.
On s’interroge sur pourquoi tant d’intérêt pour le Web. Car Internet réduit avant toutes les distances et les intermédiaires. À tel point qu’il est dorénavant possible de trouver des fournisseurs, presque qu’au même prix que des fournisseurs des pays à bas coups de mains d’oeuvre. Le fondateur de LaFraise est cité, son nouveau business aura des partenaires français sans payer beaucoup plus qu’en allant les chercher en Chine.
Sous cet angle de la réduction des intermédiaires, Babozor de TDW imagine une nouvelle version de la politique où le contact avec le citoyen est quasi-direct. L’idée est intéressante. Il a lui-même essayé de prendre rendez-vous avec un député sans avoir de vrai succès. Les contacts peuvent se faire, mais ils ne sont pas faciles.
On parle également d’identité des entreprises. Il est possible de devenir l’identité d’un domaine ou, autrement dit, la personne de référence d’un secteur, d’une marque ou d’une entreprise. Babozor explique cette personne qui twittait tout ce qui se faisait sur CNN et qui est ainsi devenu le représentant CNN non-officiel. Son compte Twitter a depuis été racheté par la société. Et vous, deviendrez-vous un porte-parole d’une marque par votre activité sur le Web ? Y a-t-il des places à prendre ?
Pour revenir au sujet initial côté horaire de travail, Sébastien d’Altrasys se fixe sur ceux des bureaux : 9h-18h. Il souhaite limiter ses activités afin de ne pas dépasser et s’offrir une vraie coupure travail/Vie. Cela n’est pas facile quand on travaille de chez soi. De même, il ne répondra qu’exceptionnellement aux mails tardifs à 11h du soir afin de ne pas envoyer de message “je suis corvéable, allez-y à n’importe quelle heure”.
Conclusion
Une bonne journée destinée au Web et pour les gens du Web. Ces sessions m’ont permis de rencontrer des gens beaucoup plus créatifs que la moyenne. Il y avait une forte concentration de freelances, de fondateurs de sociétés innovantes et de codeurs. De quoi animer plusieurs jours en sujets de toutes sortes. (D’ailleurs, je crois bien qu’il y avait aussi assez à manger pour plusieurs jours. Oh ces rillettes, qu’elles étaient bonnes !).
Si vous voulez continuer l’aventure, rendez-vous sur le site des travailleurs du web.
Merci à Babozor et à Fred pour la très bonne organisation.
Les photos
Voici un échantillon des photos réalisé par Seb. Vous en trouverez d’autres sur son site.